Jeux mathématiques

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LE SOIR ENCOURAGE

Les Jeux mathématiques

Le secret de l'escalier mène à la finale de Paris

Troisième et dernière étape, samedi dernier, pour les concurrents belges du 18ème, Championnat international organisé par la Fédération française des jeux mathématiques (FFJM).
Au Centr'Expo de Mouscron, l'enjeu était important pour les 273 joueurs de tous âges.
Seulement 31 d'entre eux pourront continuer à se casser la nénette à Paris, les 27 et 28 août.
Les problèmes sont plus difficiles qu'à la finale régionale, nous assure la future pilote de ligne Stéphanie De Greef qui participe, pour la première fois, à ce championnat. Ce n'est pas toujours facile de trouver le nombre de réponses possibles.
Un exemple: une ou deux solutions pour cette énigme posée aux étudiants du secondaire et à leurs aînés ? Mathias a écrit 3 nombres à 3 chiffres en utilisant chacun des chiffres de 1 à 9 exactement une fois. Il additionne ces 3 nombres, et... surprise, il obtient un nombre palindrome (qui se lit de la même façon de gauche à droite et de droite à gauche) à 4 chiffres. Quelle est la somme obtenue par Mathias ?
Comme chaque année, la famille Caebergs est bien représentée. J'aime rencontrer des passionnés de maths, nous confie Aurélie, élève de 5, secondaire. C'est la logique et l'habillage des énoncés qui m'attirent. Rhétoricien, lauréat 2004 aux Olympiades de mathématique, physique, chimie et biologie, son frère Thierry a trouvé original le secret de l'escalier. Enoncé : Michel, le maître menuisier, explique à ses enfants que, dans un escalier droit, le double de la hauteur d'une marche, ajouté à sa profondeur, doit faire 62, 63 ou 64 cm. Pouvez-vous dire combien il existe de types d'escaliers différents, si la profondeur d'une marche ne peut être strictement inférieure à sa hauteur, ni en atteindre le double ? De plus, la hauteur et la profondeur sont des nombres entiers de centimètres.
Pas de sans-fautes
Ados et adultes gardent leur copie jusqu'à la dernière minute. Les correcteurs foncent. Totalisent les coefficients liés aux problèmes réussis. Ne badinent pas avec l'heure de remise des feuilles: le temps départage les ex æquo. Résultats. A un problème près sur 12, Claude Desset réalise le zéro faute en « haute compétition », la catégorie réservée aux professionnels et aux joueurs non scolaires qui ont déjà disputé une finale au bord de la Seine.
Annette Parent, l'organisatrice du concours en Belgique, comble de cadeaux tous les concurrents. Des jeux de stratégie, des calculatrices. Et des albums de Royer, des radios, des encyclopédies visuelles, des correcteurs d'orthographe offerts par « Le Soir »...
A voir le plaisir qui se reflète dans les yeux des jeunes joueurs, on se demande pourquoi des enfants n'apprécient pas les maths. Ignorent le sens des opérations. Confondent aire et périmètre...
L'école souffre et fait souffrir, juge Stella Baruk, professeur de mathématique. Elle fait incontestablement des dégâts. D'autant plus tragiquement absurdes qu'une énergie et un travail considérables sont dépensés par les enseignants. Dans son « Si 7 = 0 », la chercheuse française s'attache à montrer pourquoi l'école primaire se trompe sur la nature des mathématiques. Et sur les capacités des enfants (éd. Odile Jacob, 25,90 euros). Stella Baruk analyse des travaux d'élèves. S'insurge contre le traditionnel « passage de la dizaine ». Expose ses idées pour mieux enseigner la numération, les opérations, les calculs. Et... faire aimer les maths.

RAPHAËL DUBOISDENGHIEN
Les solutions : 1881, 16 escaliers différents